5.Pour le
respect de l´identité des Gitans
5.1.Critique des réponses scolaires
Le système scolaire a participé à la construction d´une identité nationale
et réussi jusqu´à maintenant l´intégration de différentes immigrations
Pour cela il s´est doté d´une organisation rigide, centralisée, qui donne à
tous la même chose, sans distinction d´origine. Or l´exemple de la
scolarisation des enfants Gitans est manifestement l´échec
récurrent et vécu comme tel de l´école Française.
Toutes les réponses scolaires peuvent être analysées comme une forme
d´exclusion, exclusion des élèves avérée ou structurelle, exclusion ressentie
par “mise à l´écart” des principaux fondamentaux de l´école.
-les enfants Gitans sont regroupés dans une école ou dans des classes de
perfectionnement “ghettos”
-SEGPA ou des classes faibles (6. de soutien, passerelle, 4 soutien)
Le même résultat est observé lorsque les enfants Gitans sont dispersés:
faiblesse de leurs acquis scolaires, difficulté du système à individualiser les
apprentissages.
Exemple de la classe passerelle
A aucun moment n´apparait une
nécessité culturelle qui imposerait
un autre type d’accueil tout en
gardant les mêmes objectifs. S´il y a eu nécessité d´un projet expérimental,
c´est l´absentéisme qui était au paroxysme qui a obligé les institutions à une
telle démarche
Des expériences existent déjà: des écoles Gitanes avec une structure
autonome, des classes expérimentales, des dispositifs relais. Tous ceux qui ont
initié ces projets ressentent les limites du modèle républicain classique
Accepter de créer de nouvelles formes de scolarisation ne veut pas dire
lancer des projets expérimentaux dans le but – après une certaine phase
d´expérience - de mener ce projet vers le modèle dominant.
Il s´agit d´une adaptation , on est dans la réaction face aux problèmes. L´objectif
est le retour à une scolarité normale aussi tôt que possible.
La marginalité des structures
provoque ainsi la marginalisation des enseignants travaillant avec des enfants
Gitans “ Ah tu travailles avec des enfants Gitans. Comment tu fais?”
Il est nécessaire d´inverser le discours: Ces expériences pourraient être perçues comme une bonne opportunité « chance » d´inventer d´autres
formes de scolarisation qui partent des élèves tels qu´ils sont.
Car Il faudrait créer une façon d´utiliser des cultures différentes pour
aller vers des objectifs communs, universels :L´école suppose la
possession d´une culture scolaire qui n´existe pas chez tous les enfants. Elle
doit se construire en partant de la culture de l´élève, et cela ne vaut pas
seulement pour les enfants Gitans.
Les Gitans se sont sédentarisés en perdant leurs moyens de subsistance,
leurs travaux qui les menaient vers le voyage. La famille suffisait pour
traduire les connaissances de base pour accomplir les travaux traditionnels.
Ils apprenaient un peu à lire et à écrire.
Aujourd´hui cette socialisation ne suffit plus . La paupérisation des
familles Gitanes est étroitement liée à leur manque de scolarisation et de
qualifications pour le marché du travail.
Trop longtemps aussi les Gitans ont fait l´objet d´une politique
clientéliste “les votes - les élections. Aujourd´hui ils vivent essentiellement
de la CAF.
Dès que les parents ont du travail
le climat familial et la position vis à vis de l´école change. De plus
en plus les familles Gitanes reconnaissent la nécessité d´une scolarisation
avec l´apprentissage d´un métier.
L´école Française n´a pas anticipé les questions liées à la scolarisation
d´enfants Gitans sédentarisés et destabilisés socialement et économiquement
parlant. Les projets scolaires restent pour la plupart dans la réaction. C´est
là leur grande faiblesse.
Le pire serait aujourd´hui de continuer à réagir en affectant des moyens
spécifiques pour traiter un problème spécifique.
5.2.Pour la valorisation de
la culture gitane
Une cohabitation
linguistique[1] ou plurilinguisme: le Catalan, le Français, l´Espagnol pour le chant, ces
trois langues sont parlées dans des situations bien particulières:
-Le Catalan Gitan[2] en tant que langue grégaire mais aussi
véhiculaire lorsqu´on voyage en Catalogne du sud et du nord. Cette langue est
parlée entre Gitans dans le quartier , elle est la langue primaire des enfants.
Le Français en tant que langue véhiculaire est enseignée à l´école, les
enfants Gitans parlant dans la cour de récréation, le Catalan Gitan et pendant
les cours le Catalan Gitan et le Français pour communiquer avec les non-Gitans,
c´est à dire les enseignants.
Le Français est la langue d´enseignement,
néanmoins les enseignants font recours au Catalan Gitan en demandant aux
enfants de traduire: ”comment on dit en Gitan le mot.....”. Mais Les
enseignements sont dispensés en Français. Ceci ne veut pas dire que les
enseignants ne parlent pas ou ne comprennent pas le Catalan, mais ils ne sont
pas habilités à enseigner en Catalan.
Le Français est la langue de
l´environnement, de la sociéte, si on veut entrer en interaction il faut dominer/maîtriser la langue véhiculaire.
Le rapport linguistique peut s´exprimer en rapport de domination, le Français
dominant le Catalan Gitan. Il est la langue de la citoyenneté Française.
Les enfants de Saint-Jacques vivent dans une situation de bilinguisme. Le
Catalan Gitan étant la langue primaire et le Français la langue secondaire. La
langue Française ne peut pas être considérée comme une langue étrangère étant
donné que le monde Gitan est « encerclé »
par la culture Française.
Les générations 35-40 ans maîtrisent parfaitement le Français oral et
écrit, mais il y a apparemment une
cassure, une rupture :les générations d´aujourd´hui ont des difficultés
d´assimilation.
5.2. 1Une culture en miettes
La culture Gitane est une culture émiettée , se
poser la question de la survie de cette culture signifie définir l´identité
Gitane.
Qu´est que c´est un Gitan aujourd´hui ?
Il y aussi d´autres termes pour désigner les gens du voyage.
Les Gitans: le terme vient de egyptanos - égytiens venus de la Grèce ayant
vécu en Orient, leur provenance est l´Inde. Le terme de Rom=l´homme est aussi
ou Manouche, les Gitans de Perpignan sont restés des Gitans (les descendants de
ces voyageurs qui se sont occupés de chevaux) et qui depuis la fin du 19. début 20 siècle sont
sédentarisés[3]. Ils occupent le quartier Saint-Jacques,
certains habitent au bas ou haut Vernet. Depuis les Anciens parlent d´avant:
La vie, le voyage
La solidarité, l´entraide
Le travail: commerçant, vanier, forgeron ou maréchal-ferrant
Aujourd´hui le voyage c´est rendre visite à des amis Gitans de
Barcelone ; ils ne quittent guère ou ne s´aventurent guère en dehors du
quartier Saint-Jacques. Avant, c´est la nostalgie !
La musique, les fêtes, la religion et la langue le Gitano sont des éléments
encore existants.
Etre gitan, c´est marquer sa différence, sa particularité. Saint-Jacques reste dans l´imagination des
gens de l´extérieur comme lieu de perdition, de la drogue et de la violence, un
quartier « chaud. »
Le Catalan Gitan est la langue interne quotidienne de la plupart des Gitans
de Perpignan. Il est parlé dans la famille, dans la communauté Gitane. Il fait
partie intégrale de l´identité Gitane.
Etre Gitan entre autre ici c´est parler
Gitano, c´est à dire Catalan, c´est un Catalan “grégaire”[4] qui permet une compréhension aisée avec tous ceux qui parlent le Catalan
roussillonais.
La langue sert à communiquer mais de par son caractère dialectal elle
permet aussi de différencier et de distinguer les divers groupes Gitans.
Les anciens Gitans parlent encore le véritable Gitano : Kaló est une langue
refuge – résiduelle - qui permet de renverser le rapport dans la communication
en prenant la dominance. Le kaló permet aux Gitans de communiquer entre eux ,
de se comprendre sans que l´autre , l´étranger, comprenne. Une sorte de code
secret utilisé dans des situations qui exigent qu´autrui, l´autre, l´étranger
ne comprenne pas (intimité, sécurité,secret). Il est utilisé dans des
situations qui ne permettent pas l´ingérence du “payo” = le non-Gitan .
Le kaló permet aux Gitans de renverser la situation communicative, il
domine par sa différence. Par retour des choses, la pire des humiliations en
situation de communication est la perte du contrôle de domination, il est
compris mais lui ne comprend pas.
Le véritable Gitano est une langue hybride, un mélange de la langue
ibérique ,du Romani et du Catalan.
On tue un peuple, une culture en interdisant sa langue et sa culture! Ce
phénomène n´a pas épargné la langue des Gitans.
Dans l´histoire des Gitans il y a eu „un génocide linguistique“ [6] leur langue a été interdite en Espagne au
16ème siècle, en Navarre en 1573 ils devaient abandonner leur langue
pour ne pas être expulsés , le Gitano disparu au début du 20ème
siècle, les Gitans se sont appropriés la langue locale (régionale) , le
Catalan, car il n´était pas parlé par les non- Gitans de la ville de Perpignan.
(substitution linguistique). Parler kaló est une marque identitaire.
Les Gitans chantent en Espagnol (chant / musique), seul dans le secteur de
l´Avenue de l´aérodrome au Vernet on parle encore Espagnol.
Le Français est langue
véhiculaire ; c’est la langue de
l´intégration sociale, c´est la langue extérieure indispensable pour entretenir
des relations avec les autres communautés non –Gitanes. Il est devenu
indispensable lorsque les Gitans exercent une activité commerciale.
Par l´intermédiaire de l´Eglise évangélique, le Français a pris une place
incontournable., mais on parle dans ce contexte aussi de glottophagie, car le
Français ne laisse pas de place aux langues régionales.
Il est prépondérant dans l´enseignement, ce qui fait que les langues
nationales régionales ont été englouties, leur usage était devenu désuet, mais
la situation change depuis que ces langues ont repris leur droit et sont
enseignées dans des écoles Françaises bilingues pour le Breton, les écoles
DIWAN et pour la Catalogne ce sont les Bressola. Le Catalan Gitan n´a pas eu
pour l´instant ce privilège d´être enseigné faute d´enseignants Gitans!
Les langues régionales sont maintenant depuis janvier 2009 dans la
Constitution.
5.3.Penser l´interculturel -
Réflexions concernant la place de la culture Gitane à l´école
La culture Gitane à l´école: les Gitans sont une minorité culturelle ;
la langue Gitane est protégée par la Constitution. Sa présence dans le cadre
scolaire fait partie de la lutte contre les préjugés, elle a un effet de
valorisation et d´habilitation aux yeux des enfants non-Gitans.
Le conseil de l´Europe a dégagé les critères importants pour l´intégration
de la culture Gitane à l´école:
-
Il
faut que les enfants Gitans soient instruits avec d´autres enfants
-
Les
parents seraient heureux si leurs enfants découvrent et apprennent leur culture
et leur en parlent.
-
Reconnaissance
des souhaits des parents: reconnaissance, compréhension, respect
Une certaine souplesse dans
les structures et le fonctionnement
serait nécessaire:
Ainsi elle permettrait de sortir d´une part d´une pédagogie de
l´assimilation”dans laquelle tous les enfants doivent apprendre la même chose
en suivant les programmes élaborés par une majorité politiquement dominante.[7] et
d´autre part de sortir d´une pédagogie
du bricolage en juxtaposant des activités des cultures d´origine des enfants en
dehors des cours et qui surcharge les enfants et les mène à l´échec.
Les communautés Roms ont un
besoin urgent d´être recréditées des éléments culturels et du respect qui leur
ont été refusés pendant des siècles [8]
- matériel pédagogique directement fondé sur la
culture et l´histoire des enfants Gitans
- livre d´apprentissage de lecture dans la langue des enfants
- standardisation de la langue écrite
Pour une pédagogie interculturelle prenant appui sur les dynamismes et les
centres d´intérêt des enfants: l´école
s´ouvre à l´acceptance (la Constitution les reconnaît comme minorité nationale)
-emploi d´un personnel assistant Rom pour enseigner dans la langue
En général la présence d´enseignants, de moniteurs, médiateurs Gitans/Roms
à l´école améliore considérablement la scolarisation, les programmmes européens
en font une priorité!
Il faut se demander s´il y a interculturalité quand il s´agit de la
domination d´une seule culture scolaire
française.
Ainsi Liégeois “ Une règle de la grammaire politique, qui n´a rien de
théorique ni d´irrégulier est que le pluriel se conjugue au singulier”[9]
L´ecole doit donner à l´enfant la possibilité de valoriser sa culture et non de le faire à
leur place.
L´éducation scolaire est un moyen pour parvenir à des objectifs, elle n´a
pas de finalité en soi.
Elle est conçue pour compléter
l´éducation familiale et non pour la contredire. Elle n´est ni en parallèle
(juxtaposition de connaissances) ni en contradiction (rejet de la famille,
déculturation de l´enfant école: lieu de conflit).
C´est un état d´esprit qui doit changer: passer de la catégorisation
ethnocentrique au pluralisme pédagogique!
L´interculturel est tout autant un projet de société qu´un projet
pédagogique.:
Le dilemne entre le pédagogiquement général et le culturellement
particulier est un faux dilemne en
regard d´une pédagogie interculturelle.
Un regard se dirigeant vers l' Allemagne permet de reconnaître l´importance
d´une pédagogie interculturelle.
6.Compte-rendu
des visites effectuées à Hambourg et Francfort/Main
La scolarisation des enfants Roms et Sintes en
République Fédérale Allemande – Des
exemples d´approche interculturelle
6.1.Hambourg:Ville
de la Hanse
Hambourg est une ville libérale ouverte vers le
monde.
Hambourg est une ville
hanséatique avec un port Freie und Hansestadt Hamburg: FHH, une des plus grandes
métropoles d´Allemagne mais aussi une des plus riches, avec les activités
portuaires et les maisons de
presse, médias (Gruner und Jahr et Springer) qui se sont installés dans le
quartier du port , traditionnellement c´est le quartier des armateurs.Beaucoup
de firmes comme REEMSTMA, cigarettes ou encore OTTO-Versand, vente par
correspondance, sont très engagées dans le domaine social. Philipp Reemstma a
crée l´Institut für Sozialforschung, un institut qui s´occupe des documents et
des archives concernant l´histoire Allemande à l´époque nazie et l´autre firme
est engagée dans les institutions concernant les enfants ayant un handicap.
Hambourg, ville de deux millions et demie
d’habitants, est la Venise du Nord, elle a plus de ponts que la ville
italienne.
Hambourg a une particularité c´est une ville
universitaire, mais surtout un STADT-STAAT une ville-état responsable de son
propre système scolaire.
Dans le quartier près du port Sankt-Pauli la
statue immense de Bismarck marque l´impérialisme Allemand du 19ème siècle: Hambourg, das Tor
zur Welt Hambourg porte ouverte vers le
monde.
Dans ses quartiers populaires autour du port
Karolinenviertel, Schanzenviertel, Sankt-Pauli, il y a de nombreuses familles
Roms et Sintes qui envoient leurs enfants dans les écoles environnantes:
Ganztagsschule Sankt-Pauli surplombant le port, non loin du marché aux poissons
Carsten-Rehder-Schule et enfin deux écoles un peu plus éloignées du port:
Schule Ludwigstraße und Laeizstraße
De nos jours il y a une bonne mixité sociale, des
journalistes, enseignants, professeurs ou des jeunes créateurs d´entreprises
dans le domaine de la publicité se sont installés dans ces quartiers qui ont
l´avantage d´être en plein centre-ville, près de l´université et non loin de
l´Alster et l´Elbe.
Avant, le quartier Sankt-Pauli avait hébergé
beaucoup de Portugais et d’Espagnols qui ont travaillé au port ; à ces
populations se sont ajoutées les familles turques dans les années 60-70, mais
depuis toujours il y avait aussi des familles Roms et Sintes.
Bien sûr qu´aujourd´hui le quartier est touché
par la précarité, le problème de drogues et les nuisances qui vont
de pair avec la prostitution.
6.2. Les Roma et Sintes à Hambourg: Garder la
mémoire
Mon arrivée à Hambourg (30.3.-14.4.2009) coïncida
avec les commémorations des déportations 1940-1945 des Juifs et des Roms
et Sintes de Hambourg vers les camps de concentration Pour la première fois la déportation des
Roms et Sintes est évoquée au même titre
que la déportation de la population Juive de Hambourg qui habitait
principalement dans le quartier Grindel non loin des différents bâtiments
universitaires et de la gare Dammtor d´où sont partis de nombreux trains vers
les camps de la mort.
Une exposition très intéressante dans la Kunsthaus (Musée d´art) “in den
Tod geschickt” du 17 février au 26 avril 2009 sur le thème de la déportation
des Juifs et des Roma et Sintes de Hambourg 1940-1945 évoque la déportation:
20 transports de déportation, dans les années 1940-1945, marquent le
souvenir que l´on garde de la gare Hannoversche Bahnhof à Hambourg (située dans
le port , non loin de la gare centrale)
7692 Juifs, Roms et Sintes ont
ainsi été déportés de Hambourg et
d´Allemagne du Nord dans les ghettos et camps de concentration de l´Europe
centrale et de l´Est , pour la plupart d´entre eux, la déportation vers la
mort.
La gare ”hannoversche Bahnhof” avec son passé de 137 ans en tant que gare
de voyageurs , gare pour l´émigration mais aussi de marchandises, symbolise
dans la hafen-city , nouveau quartier commercial/portuaire de Hambourg, le lieu
de la normalité comme celui de la barbarie plus
que n´importe quel autre lieu de Hambourg ( la gare Dammtor jusqu´à
maintenant avait été reconnue comme gare de départ des déportations; elle se
trouve dans le quartier „Juif“ Grindel)
De nombreux employés de l´administration, des institutions et des
entreprises privées ont participé à un déroulement sans grandes difficultés des
déportations.
Le “ peuple Allemand” a fermé les yeux.
Hambourg veut conserver la mémoire, le souvenir des déportations d' une
époque barbare de l´histoire Allemande et éviter qu´une telle chose se
reproduise dans l´avenir.
Les nombreux documents: photos, documents inédits jusqu´à aujourd´hui
montrent l' atrocité des déportations
On honore pour la première fois au même titre la déportation des familles
Juives Hambourgeoises et la déportation
des Roms et Sintes.[10]
Dans le cadre de ces commémorations a eu lieu le lundi 6 avril à l´école
Talmud Tora Schule (école de la
communauté juive à Hambourg) le témoignage des deux sœurs Weiss., victimes de
cette déportation L´école Talmud Tora, comme toute institution Juive en
Allemagne, est placée sous forte surveillance ; elle est l´endroit ce soir
où une famille qui a subi les souffrances de la déportation vient témoigner de
la terreur nazie.
La famille Weiss évoque la déportation des Roms et Sintes. Eux-mêmes sont
des Roms.
Dans le passé de la commération[11] c’était la déportation juive qui était le plus souvent évoquée,
grâce à l'engagement de l´association “Roma und Cinti Union” de l´Allemagne du
Nord, on peut maintenant aussi des
déportés de la communauté tsigane.
“Tante Muri” et “Tante Rosa Weiss” ont été déportées à Belzec. Deux soeurs
qui ont habité dans le quartier de Hambourg-Altona.A l´âge de 5 ans elles ont
été embarquées pour être déportées vers les camps de Belzec ; elles en
sont sorties à l´âge de 10 ans, l´âge de l´école primaire. C´est la raison pour
laquelle elles n´ont jamais appris à lire et à écrire; elles évoquent
l´humiliation qu´elles éprouvaient lorsqu´elles devaient faire trois croix en
guise de signature.
Une stèle pour toutes les victimes du nazisme, c´est le but de l´union des
Roms et Sintes à Hambourg, le fils de Madame Angelika Weiss en est le
secrétaire général, Karl-Heinz Weiss, tandis que Mathäus Weiss est le président
de l´organisation Roms et Sintes dans le Land Schleswig-Holstein , dans la
ville de Kiel, là il lutte pour la reconnaissance de la minorité par la
constitution du Land Schleswig-Holstein. Pour l´instant le Land refuse “sie
sind nicht landestypisch”= la minorité n´est pas typique pour le pays (le
Land).
„Die deutschen Sinti und Roma
sind neben den Friesen,den Dänen und den Sorben als vierte nationale Minderheit
seit 1998 anerkannt.(…) Herr Weiss meint wahrscheinlich,dass die deutschen
Sinti und Roma nicht wie Dänen und Friesen in der Verfassung des Landes
auftauchen.auch die sorben stehen im deutschen Osten (Sachsen/Brandenburg)
besser da als die Sinti und Roma.(…) Allein das Land Rheinland-Pfalz hat einen
Vertrag mit dem Verband deutscher Sinti und Roma unterschrieben“[12]
Madame Angelika Weiss est née à Hambourg/Altona; elle fut déportée à Belžec
à l´âge de 5 ans. Elle a aujourd´hui plus de 105 petits et
arrière-petit-enfants. Sa mère est morte dans le camp de Belžec, 4 frères sont
morts en Allemagne, plus de 100 personnes de la famille ne sont pas revenues
des camps. A l´âge de 10 ans, avec sa soeur Rosa elles ont fait le chemin de
retour vers Hambourg à pied quelques
fois des camions militaires se sont arrêtés pour les emmener un petit bout de
chemin.
L´ordre pour la déportation fut donné lorsqu’elle devait être scolarisée
pour la première fois, elle n´a jamais appris à lire et à écrire. La SS est
venue les chercher pour la déportation.
Pour l´internement dans le camp, elles n´ont eu aucune compensation. Elles
ont assisté à des scènes brutales, aucune compensation ne pourrait compenser ce
qu´elles ont vécu dans le camp.
“L´armée russe les a délivrées, mais la guerre n´était pas finie.”
« Pas de haine , non pas de haine! » Elle n´éprouve pas de
ressentiment ni de haine.
Il a fallu des années pour parler de ces atrocités parce que c’était dur et
douloureux., après la guerre on n´a pas voulu d´eux non plus, on les chassait.
« Ne pas pouvoir remplir les papiers, faire des croix pour la
signature, c´est une souffrance de ne pas savoir lire et écrire.Il faut que les
prochaines générations apprennent la langue Romani et la culture
Tsigane. » Si eux ne font pas ce travail de sauvegarder la mémoire,
personne d´autre ne le fera.
« C´est triste aujourd´hui que les jeunes générations n´aient pas de
travail, pas de formation professionnelle ,alors ils sont en prison et
deviennent des criminels! Il faut que l´école s´ouvre pour les enfants Roms et
Sintes «
Beaucoup de familles Roms et Sintes ne sont que “tolérées” , elles ne
peuvent pas rester en Allemagne .
L´association des Roms et Sintes de l´Allemagne
du Nord, ensemble avec l´université de Hambourg, a pris l´initiative de tourner
un film sur la situation scolaire de leurs enfants.
Conscients du fait qu´il faut faire aimer l´école
aux enfants afin qu´ils n´échouent plus,ils veulent faire connaître l´école à
leurs enfants mais d´un bien meilleur côté.
Leur vie a changé et la relation à l´école aussi.
Il est nécessaire de savoir lire, écrire et compter.
Ils savent que leurs enfants doivent apprendre
pour survivre: ”Avant on disait, ils n´ont pas besoin de devenir avocat, mais
aujourd´hui pour survivre il faut apprendre”[14]
La préscolarisation est nécessaire, c´est un âge
où les Roms n´aiment pas confier la garde de leurs enfants à des Gadge, les
enfants de 3-6 ans apprennent à se servir des ciseaux, de la colle, du papier.
Dans une école primaire , par exemple 3 mères ont
pris l´initiative d´être présentes à l´école de réconforter et d´assurer leurs
enfants car beaucoup d´enfants Roms ou Sintes ne voulaient plus venir à l´école
, ils avaient beaucoup de conflits avec d´autres enfants.
Après deux années de présence elles ont obtenu
une salle pour elles. Les mères parlent aux enfants. Là ils peuvent se reposer,
jouer, manger, c´est un peu comme s´ils étaient chez eux, dans leur maison.
Néanmoins beaucoup de parents craignent pour
leurs enfants, alors la présence d´aide-pédagogiques et enseignants Roms et
Sintes dans les écoles de Hambourg aident à les convaincre les parents, même
s´ils sont encore une petite minorité sur le terrain.
Le principe de l´interculturalité est appliqué:
Utiliser les différentes culturelles pour donner
à chacun la possibilité d´apprendre, de se former et de trouver sa place dans
la société.
Ainsi tous
les enfants d´une même classe apprennent que chacun a des traditions
différentes.
Les Roms fêtent la Saint-Georges. Les mères
préparent le pain de la Saint-Georges en forme de roue, ils partagent le pain
et les enfants apprennent que Saint-Georges fut le Saint qui mena les Roms de
l´Inde.
Avant les enfants Roms quittaient l´école
primaire pour aller dans une école spécialisée “Förderschule” une forme d´école
pour enfants en grandes difficultés scolaires, aujourd´hui ils acceptent de
moins en moins cette orientation, ils préférent aller dans un collège ou une
école qui les prépare à passer le brevet ou avoir un certificat d´études.
Bien sûr comme tous les Gitans, les parents Roms
ont peur pour leurs filles quand elles arrivent en puberté, mais la présence
de médiateurs et de Relais-parents
d´origine Rom les rassurent.
Depuis des années (1991) il y a des cours de
Romanes avec des enseignants Roms. Mais à la maison les enfants aiment parler
l´Allemand parce qu´ils en ont envie. Les enseignants Roms font tout pour leur
faire aimer la langue Romani. L´enseignant fait de la musique , il joue de
l´accordéon et il leur joue de la musique tsigane.
Les premières années scolaires sont importantes
pour bien apprendre à lire, écrire et compter. Les enfants ne peuvent pas bien
apprendre s´ils ne comprennent pas la langue des enseignants.
Pendant les cours il y a quelques fois jusqu´à
trois personnes qui expliquent dans leur langue primaire le contenu des cours ,
par exemple: en Allemand, en Romani et en Gotique.
Chaque jour à l´école primaire ils ont une heure
de cours dans leur langue d´origine, pour les enfants Roms et Sintes bien sûr
en Romani. Les enseignants leur transmettent l´histoire et la culture des Roms.
“Lasse uns die Schule gemeinsam gestalten, damit unsere Kinder auf einem
sicheren Weg in die Zukunft gehen können.” (Traduction:
Laissez-nous construire l´école ensemble pour que nos enfants puissent aller en
sécurité (sûrement) sur le chemin de l´avenir) telle est la parole lancée par
les organisations des parents d´élèves Roms et Sintes.
la Constitution (
Grundgesetz.)prescrit un devoir vis-à vis des Roms et des sintes qui résulte de
la responsabilite historique de l' Allemagne pour le samuripen
Approximativement 37 000 Roms et Sintes vivent à Hambourg dans une grande
précarité au ban de la société. Touchés par la discrimination et une insécurité
matérielle, ils sont “marginalisés”.
C´est dans ce contexte historico-social précis que se fait le contact
école-familles tsiganes.
Il faut voir dans ce même contexte les problèmes qui se posent dans les
écoles: absentéisme, scolarisation retardée tardive, prolongation des vacances
scolaires et décrochage scolaire de beaucoup d´enfants Roms et Sintes.[16]
Jusqu´à ce jour le manque de confiance en l´institution scolaire et la
non-délégation de l´éducation entre les mains des personnes non-Roms ou
non-Sintes représente un défi pour les nombreuses familles tsiganes.
La scolarisation signifie l´adaptation à un rythme de vie étranger et un
changement radical des structures familles qui s´étaient développées
historiquement. Des structures qui dans le passé détenaient une valeur -
refuge, un système de protection et promesse d´un avenir en sécurité.
Gagner la confiance des parents, développer d´autres structures scolaires
d´accueil pour les enfants tsiganes, changer l´offre scolaire et le développement
d´une relation amicale, dans le respect mutuel n´ont pu être développés que
dans le cadre d´un travail concret entre école et famille.
La coopération et la participation des parents Roms et Sintes dans le
travail scolaire à Hambourg furent un chemin constructif dans la co-construction (participation) pour
améliorer la condition de scolarisation
des enfants tsiganes.
6.4.Le modèle “Hambourgeois”
L´Allemagne a un système scolaire décentralisé, chaque Land est responsable
de sa politique scolaire. Hambourg en tant que Land a développé un programme
exemplaire pour la scolarisation des enfants Roms et Sintes.
C´est un exemple d´éducation transculturelle qui reconnait à chacun le
droit d´accéder à l’universel à travers
sa propre culture.[17]
Début 1993 le premier enseignant Rom fut engagé en tant que travailleur
social tout d´abord à l´école Laeiszstraße, située dans le quartier
Karolinenviertel non loin du quartier du port Sankt-Pauli.
Octobre 1993 fut créé par la sénatrice, Madame Rosemarie Raab (socialiste)
dans l´institut pour la formation des enseignants (IFL : Institut für
Lehrerfortbildung aujourd´hui LI : Landesinstitut für Lehrerbildung und
Schulentwicklung)) un poste de coordination pour l´éducation des enfants Roms
et Sintes.
La première pierre fut posée à Hambourg pour une nouvelle forme de
coopération avec les parents d´enfants Roms et Sintes.
Ainsi jusqu´à ce jour il y a 9 enseignants et travailleurs sociaux
d´origine tsigane qui travaillent dans l´enseignement . (7 sur poste fixe et 2
intervenants).
Leur travail consiste à établir le lien avec les parents, à donner des
cours dans la langue primaire (Romanes ou Romani), assister les enseignants
pendant les cours. Ils assurent aussi la liaison avec les diverses institutions
du quartier. Les familles tsiganes habitant dans le quartier voient en eux un
locuteur .
L´enseignement de la langue primaire (Romanes/Romani) , l´accueil et la
coopération avec les familles se faisant en Romani, ainsi tout est fait pour
faciliter le passage de l´école primaire (Grundschule) vers d´autres formes
d´enseignement ,comme par exemple la Realschule, la Gesamtschule ou la
Hauptschule ou Förderschule. Dans le passé ce passage se faisait uniquement
vers une école spécialisée (Förderschule) pour enfants en grandes difficultés
scolaires, par ce système on a réussi à interrompre ce cercle “vicieux”.
En plus des enseignants et travailleurs sociaux Roms et Sintes il y a
d´autres intervenants à contrat limité qui s´engagent et travaillent avec des
petits groupes d´enfants ou avec un enfant.
Leur travail consiste à surveiller
les devoirs , l´alphabétisation des enfants et aussi l´apprentissage de
l´Allemand en tant que langue secondaire et l´accompagnement des parents.
Ils soutiennent et assistent les parents lors de la scolarisation de
l´enfant ou dans la recherche d´une nouvelle école pour leur enfant.
Grâce à la présence d´ une personne
qui assiste et aide dans des cas
problèmatiques, le nombre de décrochage,
d´absence et des retards dans la scolarité a pu être réduit. Ce travail est
financé sur demande par la Schulbehörde (Education et inspection académique))
Buts pédagogiques du modèle “Hambourgeois”
L´amélioration de la situation scolaire, atteindre une meilleure scolarité
pour augmenter les chances des enfants Roms et Sintes dans la formation
professionnelle, tel est le but pédagogique du travail avec les familles :
-Elargir l´offre scolaire pour favoriser et faciliter la scolarisation des
enfants Roms et Sintes.
-Proposer des contenus pédagogiques de la perspective des Roms et Sintes
qui sont des contenus culturels
importants.
-Renforcement de l´enseignement de la langue primaire Romani
- Des cours avec deux personnes (doublement des effectifs) pour aider et
pousser les enfants Roms et Sintes.
-Soutien scolaire si possible en
Romani
-Conseil et aide aux parents et enseignants
-Médiation en cas de conflits
-Traduction du matériel scolaire en Romani (livres/fiches de travail)
-Orientation professionnelle
En intégrant un personnel Rom et Sintes on croise les regards et on atteint
une perspective multiple.
L´école n´est plus déterminée seulement par les non-Roms (Gadge), au lieu
d´être lieu d´aliénation, l´institution scolaire devient le lieu de protection
de leur culture . Elle n´est plus une institution purement “Gadge”
L´Institut pour la formation des enseignants organise des sessions de
coordination. Les enseignants Roms et Non- Roms
réfléchissent ensemble à leurs pratiques et développent des contenus
pédagogiques aptes , les enseignants préparent leur travail en coopération avec les chefs d´établissements, les
enseignants de l´établissement , les parents et
les élèves
.
6.5Visite de certaines écoles à Hambourg:
6.5.1.Gebundene
Ganztagsschule Sankt-Pauli
Die Ganztagsschule Sankt-Pauli comme le nom l´indique est située dans le quartier du port appelé
Sankt-Pauli, non loin de l´église portant le même nom, une école qui a un
fonctionnement et un programme scolaire étalé sur toute la journée depuis 1994.
Les écoles Gesamtschulen , par
opposition aux Gymnasien, accueille tous
les publics , tandis le Gymnasium est réservé à´“ l´élite“, aux enfants ayant
des facultés à passer un baccalauréat ou à faire des études plus tard à
l´université.
C´est une école ouverte à tous les enfants, quels que soient leurs origines,
leurs facultés intellectuelles et leurs âges. Elle accueille des enfants de
tous les continents dans le respect mutuel et la responsabilité pour la
communauté scolaire. Sa particularité: elle socialise les enfants dès la
maternelle – jardin d´enfants - jusqu´à
la fin du collège unique. A cette école
on y enseigne les langues des origines des enfants notamment la langue
turque et le Romani. Les enseignants sont aussi parents-relais[18].
Dès l´école maternelle et aussi au jardin d´enfants, l´apprentissage de la
langue de la scolarisation mais aussi de la langue d´origine et la lecture
sont importants.En CP on propose aussi
comme dans tous les écoles primaires l´anglais en « immersion »
L´éducation culturelle a une place prépondérante: la musique, la danse, le
théâtre, l´art. Chaque enfant apprend un instrument de musique très tôt
(percussion, violon, keyboard) dans la matinée avec un musicien professionnel.
Tout ceci pour donner aux enfants confiance en eux.
La maternelle prépare les enfants à l´école et aux apprentissages
scolaires.
Une fois par semaine il y a un conseil de classe,
mais bien sûr il y aussi les devoirs pour la communauté comme par exemple:
nettoyer la cour, débarasser les tables à la cantine et surtout il y a beaucoup de reconnaissance
sous la forme d´une “reconnaissance verbale”, une appréciation positive.
Un enseignant Stefan G. (musique et Romani)
J´ai été reçu spontanément par l´enseignant.
Stefan a étudié en Pologne la musique, il travaille depuis 15 ans à
Hambourg. Après beaucoup d´entretiens les parents sont venus, les enfants sont
bien intégrés.
Effectivement l´école est ouverte non seulement pour tous les enfants du
jardin d´enfants jusqu´à l´enseignement secondaire, mais aussi pour ceux qui
veulent en savoir plus sur cette école.
Ici chaque enfant joue d´un instrument de musique, la tolérance et la paix
“vivre ensemble” et le leitmotiv de l´école “multiculturelle” des enfants de
l´Amérique latine, d´Afrique, des anciens pays de l´Est Roms et Sintes.
Les enfants Roms et Sintes (entre 11 et 12 ans: Stole, Denis, Maja, Lina)
ont 3 heures d´enseignement de la langue primaire dans des petits groupes et
sont intégrés dans une classe normale (Klassenverband-Klassengemeinschaft).
Pendant qu´ils apprennent en matinée le Romani , les autres enfants de la
classe font autre chose.
L´enseignant, Stefan comme l´appelle les enfants, vient de Pologne où il a
étudié la musique puis il s´est formé pour l´enseignement de la langue Romani –
un dialecte parmi une multitude de dialectes Romani- un enseignant sympathique
qui joue de l´accordéon et fait de la musique avec les enfants. “2 heures c´est
long, alors il faut jouer de l´accordéon entre temps” remarque-t-il à mon
adresse en souriant.
Stefan sort son accordéon et joue
“sur les ponts de Paris” et une chanson serbe pour les enfants.
Il a composé /écrit une chanson sur l´école Sankt-Pauli qu´il chante avec
ses 4 élèves:
Die Ganztagsschule Sankt-Pauli
ist die schönste in Hamburg:
Wir haben Spass zusammen
Wir lernen Englisch, Französisch
und Romanes
Wir sind gut in Deutsch und in Mathe.
Traduction:
L´école Sankt-Pauli est la plus belle à Hambourg
On s´amuse beaucoup
On apprend l´Anglais, le Français et le Romani.
Nous sommes bons en Allemand et en math
6.5.2Förderschule Carsten-Rehder-Straße
Non loin de l´école Sankt-pauli il y a aussi cette école avec une vue
magnifique sur le port, l´Elbe, elle se trouve au Fischmarkt , marché aux poissons qui attire
le dimanche dès quatre heures du matin de nombreux touristes qui ont passé la nuit
dans les cafés, ou dans les bars de la
rue la plus réputée de Hambourg, la Reeperbahn.
Carsten-Rehder-Straße porte le nom de la rue dans laquelle l´école se
trouve. Comme son nom l´indique c´est une “Förderschule”.Elle
accueille 200 enfants en grandes difficultés scolaires qui ont été testés en
seconde année de primaire, dont 40% sont des enfants Roms et Sintes. Cette
école pourrait correspondre
éventuellement au CLIS[19] en France.
L´école a pour but de donner une orientation, un savoir et de soutenir chaque enfant d´après ses facultés, ce n´est
pas une école spécialisée pour des enfants avec un handicap, mais des enfants
qui ont des difficultés dans les apprentissages traditionnels.
Le but est d´entraîner un comportement qui permettra aux enfants de s´intégrer
dans la société et de se retrouver dans le monde des adultes.
Les meilleurs élèves d´entre eux, en coopération avec les autres écoles
avoisinantes, ont la possibilité de passer le certificat d´études.
Le training de la médiation en cas de conflit permet de renforcer la
confiance des enfants. Les classes de cette école ont moins d´élèves que dans
les Grundschulen (école primaire) les enseignants sont
spécialisés pour des enfants en difficulté scolaire. Après le CM2 les enfants
apprennent à faire de la voile.
La directrice souligne bien * dans notre entretien qu´elle a des
enseignants spécialisés, formés pour aider
les enfants en grandes difficultés scolaires, c´est la plus vieille Förderschule (Ecole spécialisée)
à Hambourg.
Elle pense que les Roms et Sintes ont une mentalité et une manière de
pensée totalement différentes des Allemands ou autres Européens, les enfants
Roms et Sintes ont des cours dans la langue primaire Romani avec un enseignant
venant de l´ancienne Yougoslavie[20],
il y a beaucoup de dialectes Romani différents.
Je n´ai pas pu rencontrer l´enseignant Rom venant de l´ancienne Yougoslavie qui donne des cours de Romani aux
enfants.
*Une mère Roms rencontrée à KAROLA[21] n´aimerait pas mettre son enfant dans une
école “ghetto” où il y a beaucoup d´enfants turcs. ”Les enfants n´apprennent
rien! “ dit-elle parce qu´ils ne veulent pas apprendre non plus, ajoute-t-elle.
C´est peut-être la crainte d´un chef d´établissement que son établissement ait
une mauvaise “image” . Nous verrons dans l´exemple suivant pourquoi le “bouche
à oreille” la “fama” joue un rôle important dans la politique scolaire et
surtout lors des inscriptions en février où chaque chef d´établissement doit
atteindre un chiffre assez fort d´inscription
pour un bon financement de l´école et du travail pédagogique.
6.5.3.Schule Ludwigstr. En coop. Avec Laeiszstr.
(dépendance/annexe)
L´école laeiszschule qui avait fait de la publicité avec la scolarisation
des enfants Roms et Sintes est devenue une dépendance d´une autre école
primaire Ludwigschule qui avait une meilleure renommée auprès des parents.Les
parents Allemands avaient peu à peu détourné la “carte scolaire “pour ne pas
mettre leurs enfants avec des enfants tsiganes.
La directrice dit n´avoir que quelques enfants d´origine Rom qui n´ont pas
de cours dans leur langue primaire. Elle évoque les conflits des enfants Roms
et Sintes avec des enfants d´origine turque qui se blessent verbalement, en
outre les chefs d´établissement évitent
de se prononcer sur le nombre d´enfants Roms dans leur école pour éviter qu´elle soit désertée par les parents Allemands et
deviennent un “ghetto”. D´ailleurs lors de l´inscription d´un enfant elle s´abstient de poser une question
concernant l´origine de l´enfant. En plus
on ne peut pas toujours reconnaitre visuellement parlant que ce sont des
enfants Roms ou Sintes.
Ses expériences lui ont appris que
c´est une population bien particulière, mais qu´avec l´aide des médiatrices du
projet KAROLA il y avait une bonne
coopération/entente avec les parents surtout avec les mamans, car les pères
étaient souvent absents (incarcération etc...) Ces mamans seraient d´ailleurs
extrêmement jeunes et auraient plusieurs
enfants.
La plus grande difficulté des enfants Roms et Sintes provient du fait qu´ils sont très tard confrontés avec les
techniques de la culture scolaire, il faudrait commencer encore plus tôt que
l´âge du jardin d´enfants et leur donner des crayons, de la colle, ce qui éviterait les problèmes de motricité fine ( l´agilité
des doigts)
Une remarque personnelle, dit-elle, les familles Roms et Sintes ont des
enfants “handicapés”, ceci proviendrait des mariages intrasanguins
(consanguins).
Bien sûr il y a des absences, mais en règle générale les absences étaient
excusées avec une attestation médicale, le médecin serait très généreux avec
ses attestations ,il ne veut pas les laisser attendre trop longtemps dans son cabinet
6.6.Arbeitskreis Roms-Lehrer
und-Sozialarbeiter
Il existe un groupe de travail formé par les enseignants et médiateurs Roms et Sintes. Ce groupe s´occupe de
l´enseignement du Romanes, de la préparation du matériel pédagogique, du
co-teaching et de la médiation.Il propose aussi
des formations pour introduire de nouvelles méthodes d´enseignement.
Un coup de téléphone avec Madame XXX (enseignante dans un quartier
populaire se trouvant dans le sud de Hambourg, il s´agit de Wilhelmsburg, connu
pour les nombreux enfants issus de la migration.). Elle ne nomme aucun problème
particulier avec les enfants Roms et Sintes, à Hambourg les enfants sont
intégrés dans des classes normales, ils vont tout simplement à l´école , là où
ils habitent.
En ce qui concerne l´enseignement de la langue Romani, ily a 2 enseignants
formés pour l´enseignement de la langue Romani (Stefan G. A l´école Sankt-Pauli,
et un einseignant de l´ex-Yugoslawie à l´école Carsten-Rehder-Schule)
Normalement les enfants ont 3 heures de cours de langue Romani, cela dépend
de la convention avec le chef
d´établissement.
Comme il y a différents dialectes Romani , cela ne facilite pas la tâche.
Elle pense que les enseignants doivent se former et s´informer par leur
propre initiative s´ils ont des enfants Roms et Sintes en cours ; de nos
jours il existe aussi une grammaire du Romani developpée par un linguiste
renommée vivant en Grande-Bretagne:Yaron Matras.
Différemment de l´école La Miranda l´absentéisme des enfants Roms et Sintés
n´est pas un souci majeur. Il y a bien sûr comme partout ailleurs cet
absentéisme culturel, mais depuis 2006 (le cas de maltraitance d´une fillette
de 7 ans – Jessica - inconnue à l´école alors qu´elle aurait dû être scolarisée
depuis lontemps) Hambourg a introduit un
nouveau système de contrôle des absences, si après trois jours d´absence il n´y
a aucune excuse de la part des parents, automatiquement l´école le signale au
Zentralschulregister: Registre central de l´école.
Wilhelmsburg en tant que quartier populaire avec beaucoup d´enfants issus
d´immigrations diverses est connu dans l´opinion publique comme “ghetto”. Les
parents préfèrent mettre leurs enfants dans d´autres écoles que celles du
quartier quand ils sont conscients de l´importance de l´éducation . Il faut
croire que comme partout ailleurs il y a des violences entre les enfants
d´origines diverses.
En résumé, les enfants Roms et Sintes à Hambourg sont scolarisés
normalement, ils fréquentent les écoles du quartier.
Hambourg a la chance d´avoir deux enseignants pour le Romani et des
médiateurs qui établissent le lien avec les parents.
Le but est de laisser les enfants dans un cursus normal, mais on retrouve
les enfants Roms et Sintes après l´école primaire dans des écoles qui ne sont
pas aussi prestigieuses que le Gymnasium , mais plutôt dans des Haupt-und Realschulen qui les mènent vers le
BEPC, il y a aussi parallèlement aux écoles primaires, des écoles spécialisées
, les “Förderschulen” qui ne sont pas des écoles pour enfants handicapés.
Dans les écoles Hambourgeoises les enfants Roms et Sintes ont la
possibilité de créer des liens avec des enfants de tous les pays du monde
(Afrique, Amérique Latine), il n’y a aucune école avec 100% de public tsigane.
Depuis les années 90 un énorme effort a été fait pour sensibiliser les
parents Roms et les intéresser à la scolarisation de leurs enfants. Les
nombreux médiateurs présents sur le terrain créent un climat de confiance pour
que les parents acceptent de confier leurs enfants à des institutions Gadge.
6.7. Le modèle
du Land Hessen
Dans ce Land officiellement il existe deux
modes de scolarisation pour les enfants Roms et Sintes:
-Le modèle de Francfort “Schaworalle” né d´une
initiative „privée“ soutenu financiellement par la ville de Francfort/Main, un
projet initialement prévu pour retirer les enfants Roms de la rue et leur
offrir un refuge qui par la suite est devenu un “projet scolaire” pour enfants Roms qui pourront toujours aller
vers une école régulière s´ils le souhaitent. Ce projet travaille en
coopération avec deux écoles
environnantes (Ecole primaire et école spécialisée) dont trois enseignants sont
mutés sur le terrain de Schaworalle.
Donc de part son public, ce projet est plus comparable au projet scolaire à
Perpignan LA Miranda .
Les autres projets de ce Land se sont inspirés du
modèle Hambourgeois où les enfants vont à l´école, là où ils habitent (mixité),
ont des cours en Romani et où de
nombreux médiateurs Roms et Sintes sont sur le terrain et assurent le lien avec
les parents. Avec une particularité d´instaurer un dialogue interculturel et de
lutter ainsi contre les préjugés.
6.7.1Ecole Schaworalle „Salut les enfants“
à Francfort
„…Dass nur dort Maßnahmen
greifen,wo einzelne Menschen,Roms und Nicht-Roms,mit ganzem Herzen bei der
Sache sind,um die Brücke zwischen –Mehrheitsgesellschaft und Minderheit zu
schlagen“[22]
Traduction
„….et que seules des mesures portent des fruits,
là où des individus, Rom ou Non-Roms, de tout coeur créent un pont entre la
société dominante et la minorité.”
Schaworalle :Un projet exceptionnel
Et c´est bien l´hospitalité inconditionnelle que
l´on ressent lorsqu´on entre dans l´établissement Schaworalle.
De tout coeur avec son établissement, attachée
profondément à ses enfants que Sabine Ernst mène l´institution. Son rôle ne se
cantonne pas dans l´administration, elle joue le rôle d´infirmière ,accueille
parents, enfants et visiteurs avec la même disponibilité et dirige aussi
l´équipe d´une main énergique et décidée. Elle est investie dans le travail
pédagogique , enseigne l´Allemand et l´Anglais, elle a développé et réalisé la
cour avec des idées personnelles et une qualité exceptionnelle du matériel.”Le
jeu est important” pour les enfants.
Et l´enjeu de l´institution aussi:“la paix
sociale“.
Dès le début Sabine Ernst a accompagné ce projet.
Elle a même appris le Romani, la langue des enfants Roms.
De nos jours elle a fait des voyages dans d´autres
pays comme la Grèce pour présenter le projet avec des collaborateurs Roms venant de
Macédonie. Elle est une sorte d’ambassadrice.
Une médaille ”Théodor Heuss” a été accordée à l´école pour son engagement contre
la pauvreté, l´exclusion et le racisme.
6.7.2.Situation géographique de l´école
L´école Schaworalle dépend du Land Hessen , elle
se trouve à Francfort /Main (700000 habitants): la cinquième plus grande ville
Allemande après Berlin, Hambourg, Munich et Cologne.Comme la ville fut détruite
en partie pendant la seconde guerre mondiale, on a reconstruit les
bâtiments les plus hauts d´Europe: des
Gratte-ciels. Les touristes viennent admirer du bord du Main, le fleuve qui la
traverse, la Skyline. Avec la vieille ville et le Römerberg (vestiges Romains)
c´est une attraction importante. Francfort est un centre financier et
commercial européen, siège de la banque européenne , mais aussi de la puissante
Deutsche Bank , c´est une ville reconnue pour ses activités commerciales .et sa
foire “Frankfurter Messe”
Aéroport, gares et de nombreuses liaisons
autoroutières font de cette ville un centre logistique essentiel pour
l´économie Allemande. D´antan déjà ce fut un carrefour ,la traduction littérale
du nom de la ville veut dire “le gué des Francs” lieu de passage, de migration.
L´école se trouve non loin du Main et du vieux
centre- ville dans le EastEnd, comme les gens de Francfort l´expriment.
Schwarolle est un mot Romani et
signifie „Salut les enfants“ en Allemand „Hallo Kinder!“.
Schaworalle est une institution bien particulière, créee par une inititiave de l´association Rom
“Förderverein Roms” , des tsiganes roumains en 1999.
C´est un centre d´accueil pour des
enfants d´origine roumaine qui ouvre de huit heures trente à dix-sept heures
trente.
Aujourd´hui il y a 110 enfants Roms
sur la liste, dont 70% viennent régulièrement, 20 % d´entre eux sont
semi-réguliers et 10% des enfants la fréquentent irrégulierement.
Depuis 2002 Schaworalle est situé en centre–ville
à l´est du centre historique de Francfort dans la rue Stoltzstr.14-16 (dénommée
d´après un poète local); elle part d´une artère centrale Battonstr. qui est la
prolongation de la Berliner Straße.(Eastend),.Avant de parvenir à la
Stoltzestr. on passe devant le musée Judengasse (la ruelle de la Juiverie), c´est là qu´ont été
découvert les fondations de la synagogue et des bâtiments du quartier de la
Juiverie.
Tout à côté il y a un vieux cimetière Juif avec des tombes datant du 16 siècle, ce
cimetière a été en partie détruit pendant la seconde guerre mondiale,
l´enceinte protégeant le cimetière est devenu lieu de la mémoire, des petits
rectangles en ciment portant le nom des victimes Juives mortes dans les camps
concentrationnaires ont été fixés sur le
mur.
En laissant derrière nous ce cimetière et le musée Judengasse, on remonte la
Stoltzestr et sur la droite, presque inaperçu apparait le nom Schwarolle sur
une porte , rien ne laisse deviner que derrière celle-ci se trouve l´école
Schaworalle. C´est comme la porte d´un immeuble quelconque! D´ailleurs elle est
située dans des bâtiments habités par des locataires. Côté cour se trouve le
terrain de jeux où il y a la possibilité
pour les enfants de bouger, de jouer et de se détendre pendant les récréations.
Les habitants montrent beaucoup de tolérance car ils ne se plaignent pas trop
souvent du bruit des enfants qui jouent là ,bien qu´il y ait un effet
d´entonnoir et que cela doit résonner énormément. Les grands arbres heureusement
doivent amortir un peu le bruit.
Au rez-de-chaussée de cette maison d´habitation
sur la droite se trouve un coin rencontre, le bureau de la directrice Sabine
Ernst et sur la gauche la cuisine.
Ce couloir avec au centre ce coin de rencontre
sert à accueillir les mamans et les papas Gitans ou les grands-mères, il y a du
café, un banc pour s´asseoir et bavarder, les familles Roms se sentent comme
chez elles. Elles sont là avec des bébés dans les bras, des poussettes.
Dans la cuisine travaille du personnel Rom, dans
la prolongation de ce couloir au rez-de-chaussée il y a le jardin d´enfants, le
groupe de maternelle pour les enfants de 3 à 6ans.
Les enfants de la maternelle peuvent sortir
directement pour jouer dans la cour.
Cette cour a été aménagée avec et sous la
direction de la directrice Sabine Ernst.
Ce sont des jeux très créatifs, avec une pompe à
eau, un bac à sable, bien sûr un tobogan
pour glisser, grimper, et aussi pour jouer au ballon.
Les parents ne montent pas à l´étage où il y a
cours. Ils sont les bienvenus à l´école, mais ils ne doivent pas déranger les
cours.
Au rez-de–chaussée se trouve aussi la salle
polyvalente qui sert de réfectoire, de salle d´assemblée et de salle de sport
ou de théâtre.
En montant au premier étage il y a la salle de
classe de l´école primaire Grundschule: 28 enfants inscrits, Mittelstufe,Hauptstufe
(14-17 ans) (Leistungsgruppe : ce sont les enfants les plus âgés de la
Hauptstufe, la classe finale avant le certificat d´études - 5 enfants)) et la
salle d´ordinateurs, la salle des princesses „pour les filles“.
L´école (école intégrative primaire et secondaire
jusqu´au certificat d´études) n´a pas suffisamment de place pour les enfants
qu´elle accueille, mais il y a une chaleur humaine et une proximité, on est
proche l´un de l´autre.
Schwarolle aurait besoin de locaux plus grands,
mais on perdrait l´intimité des lieux!
Si les adolescents veulent continuer pour obtenir
le brevêt d´études ils doivent changer d´école et aller dans une Realschule
(par ex. Une école partenaire de la Schaworalle)
Le projet “Schaworalle” s´est
développé depuis 1996 au fil des années , la dure réalité sociale et la situation d´exclusion des enfants
roms ont rendu ce travail nécessaire.
Tout d´abord la ville de Francfort a financé ce projet pendant 3 ans, car
il était nécessaire de réagir à une situation qui devenait conflictuelle, il
fallait retirer de la rue les enfants roumains qui trainaient dans le
centre-ville et qui étaient à l´origine de nombreuses nuisances comme par exemple la mendicité, les vols, la prostitution, les conflits de voisinage
.
Aujourd´hui ces problèmes ne se posent pas d´une manière aussi cruciale,
bien que chaque matin des familles roumaines entières poussant des chariots
remplis de sacs , de vêtements, de béquilles nécessaires à la mise en scène
envahissent l´artère centrale de la ville Kaiserstr. Ils se positionnent au
niveau de la gare et mendient
La police n´intervient pas.Elle
tolère cet envahissement de la voie publique.
Les piliers du travail pédagogique en sont: jusqu´à 13 heures ce sont des
apprentissages classiques lire, écrire, compter, l´après-midi est consacré aux
projets, au soutien scolaire et aux devoirs. Même si les enfants ne devaient
venir que l´après-midi cette structure de programme reste constante.
- jardin d´enfants (accueil d´enfants âge de 3-6 ans préscolarisation)
- programme scolaire
- cantine
- l´après-midi : programme de loisirs - projet - soutien scolaire - devoirs
Au-delà du travail effectué auprès des enfants, l´association accueille et
conseille les familles Roms ,accompagne les adolescents et propose un programme de formation
professionnelle financé par l´Europe pour les jeunes adultes et adolescents, c´est l´autre aspect
du champ d´action du Förderverein Roms.
(la maternelle,le primaire jusqu´au certificat d´études 16 ans c´est devenu la norme pour ces
projets, le but reste l´insertion professionnelle,le BEPC, la formation
professionnelle)
Une Romni travaillant dans ce projet fait la réflexion suivante : A
quoi cela me sert d´avoir un CAP de coiffeuse si ensuite je n´ai pas de travail
car je suis Romni?
C´est là que devrait continuer la
réflexion sur la possibilité d´emancipation des Roms dans la société
européenne .Ainsi à Best dans les
Pays-Bas . les Sintes ont crée une école pour leurs adolescents en situation
d´échec scolaire , ils les motivent à
faire une formation en tant que par exemple:cuisinier/chaufffeur de camion. Ce
sont là des activités qui ne font pas partie des métiers traditionnels-Briser
ainsi le cercle vicieux de l’échec
scolaire, la rue, la mendicité, le mariage
et l´aide sociale[23].” C´est le début d´une nouvelle ère!”
Kleine Schule - la petite école - est la préoccupation du travail
pédagogique .Cette petite école a été non seulement une nécessité puisque
beaucoup d´enfants Roms ne fréquentaient pas l´école GADGE, mais aussi
l´expression du souhait de nombreux des enfants d´apprendre à lire, écrire et
compter.
Schaworalle est un lieu –refuge, rassurant dans lequel on respecte les
règles et les lois Roms, c´est le lieu de culture et de l´histoire Roms. Un
lieu de la conciliation de deux mondes totalement différents: celui de la
majorité (dominant) et celui de la minorité ethnique discriminée. Le lien de confiance s’établit entre les Roms et les
Non-Roms grâce à la collaboration quotidienne qui s´oriente aux valeurs et mode
de pensée de la société/communauté Roms.
C´est ainsi que l´institution Schaworalle aimerait être perçue.
Pour ce travail remarquable (lutte contre la pauvreté matérielle et
intellectuelle, la discrimination , pour le droit à l´éducation) , Schaworalle
a été recompensée avec la médaille
accordée par la Theodor-Heuss-Stiftung en 2006.
En octobre 2006 l´association a fêté
ses 10 ans !
6.7.3. ” L´école “ Schaworalle
Beaucoup d´enfants Roms d´âge scolaire ne fréquentent pas ou très peu l´école Allemande/ l´école des “ gadge “.Comme partout ailleurs dans les
pays européens!
En même temps on remarque que dans le cadre rassurant de la Schaworalle les
enfants Roms sont motivés et disposés à
apprendre.
Ces enfants sont en Allemagne depuis assez longtemps pour qu´il y ait une
obligation de scolarisation qu´ils négligent.
Tout ceci montre bien que l´école “regulière” – Regelschule est un domaine
dans lequel ces enfants sont mal à l´aise, ils ne s´y retrouvent pas, ils ne
retrouvent ni leurs expériences, ni leur histoire, ni leur langue.
Le nombre exorbitant d´enfants tsiganes sans culture scolaire, sans
diplôme montre que leurs chances sur le marché du travail
sont infines. Ainsi le cercle vicieux se referme encore plus: marginalisation,
pauvreté, paupérisme, l´institution scolaire et
la formation professionnelle sont le lieu où s´expriment d´une
manière brutale la discrimination,
l´exclusion.”Schule und Ausbildung werden so zu einem Moment der
Diskriminierung”[24] constate le Förderverein Roms.
Ainsi les enfants ont très tôt fait l´expérience qu´on ne peut pas faire
confiance dans les institutions Gadge.
Les expériences traduites de génération en génération sont des expériences
d´exclusion. Les familles roumaines ont mené une vie incertaine, dénuée de
sécurité matérielle marquée par les problèmes de santé, préoccupés du problème de droit de séjour et du droit à
l´habitat fixe.
Elles ont gagné leur vie en mendiant, en vendant des journaux des SDF ou
des objets d´origine illicite et très tôt les enfants ont appris à aider à
subvenir aux besoins de leurs familles.Ainsi l´école ou les apprentissages
scoalires n´étaient pas essentiels pour eux.
L´expérience des ancienes générations, des “tios” qui n´ont pas appris à
lire ou à écrire leur a enseigné qu´on
ne peut pas faire confiance aux institutions locales. Et que les expériences
fondamentales pour survivre se faisaient dans la rue et dans le cercle
familial.
La situation des familles étrangères en Allemagne renforce cette méfiance.
Les familles Roms veulent que leurs enfants apprennent à lire, à écrire, à
compter, mais surtout ils veulent aussi que l´institution scolaire respecte
leurs traditions, leur mode de pensée, leur bilinguisme ou plurilinguisme, leur
indépendance et leur soif de mener une vie indépendante. Ils veulent que
l´école respecte leur identité culturelle, leurs valeurs ancestrales, leur
histoire.
S´identifier, se retrouver dans les institutions gadge est un véritable défi
pour les enfants Roms.
Ce sont d´ailleurs les enfants qui décident s´ils vont à l´école ou pas
Beaucoup d´enfants n´ont pas une aptitude scolaire lors de la
scolarisation, il leur manque la préscolarisation.
Ils parlent Romani[25], et ne parlent que très peu la langue
dominante, ils n´ont pas fait les mêmes apprentissages que d´autres enfants au
jardin d´enfants ou à la maternelle , ils n´ont pas non plus l´expérience d´une
mixité sociale.
Toutes ces raisons montrent bien qu´il est nécessaire de mettre en place
une institution particulière pour
intégrer et scolariser les enfants Roms et qui serve de « passerelle ».
La confiance qu´apportent les enfants et les familles à l´institution
Schaworalle, le succès du travail pégagogique montrent bien que si on veut
intégrer cette minorité tout en
respectant son identité, ses règles et ses normes, il est tout d´abord
nécessaire que celle-ci prenne
conscience de son rôle dans la société majoritaire. Le fait de ne scolariser
que des enfants Roms leur donne une certaine sécurité, une confiance en soi et
cela leur permet de réfléchir à leurs propres expériences, de les exprimer et
de les articuler sans danger d´être ridiculisé ou pris en dérision.
Ainsi il est important que la langue Romani soit la langue de
socialisation, mais la langue dans laquelle se règlent les conflits et les
problèmes. D´un côté parce que beaucoup d´enfants parlent mal la langue
dominante mais de l´autre côté parce que le Romani est une partie de leur
identité culturelle.
Schaworalle est un projet expérimental qui montre qu´on peut travailler avec
succès avec des familles Roms dans le domaine éducatif, mais néanmoins l´école
“régulière”, l´école pour tous les enfants ne doit nullement se désengager ou
se retirer de sa responsabilité.Au contraire il s´agit de faire prendre
conscience du racisme, des préjugés et de la discrimination et de donner des
pulsions pour des projets pédagogiques innovateurs.
C´est une structure “passerelle” qui aide à l´intégration des enfants Roms.
Elle rassure enfants et parents. De ce fait les enseignants (2 enseignants à
plein temps et une enseignante spécialisée) viennent de la Regelschule, deux
écoles avoisinantes qui coopèrent avec Schaworalle.
6.7.4.Une équipe internationale composée
de Roms et Non-Roms
L´équipe est composée de Roms et de Non-roms - une équipe européenne: Finlande
(enseignante spécialisée), Roumanie (informatique), Allemagne, Macédonie
(personnel cuisine), un enseignant d´origine italienne, aides-pédagogiques
Roms, un Rom enseignant de Romani entre
autre...
Dans le domaine préscolaire:
Une directrice “Gadge”
2 postes d´éducatrices pour 3 personnes dont une est romni
Jardin d´enfants: un travailleur social 2/3 2 éducateurs (100% 80%) 2 aides pédagogiques (100%) Roms.
Petite école:
2 enseignants à temps complet et une
enseignante pour école spécialisée pendant 14
heures.
Dans le domaine de la cuisine une romni avec 32 heures.
Le personnel Rom
-médiateurs
Dans ce projet travaillent ensemble des Roms et des personnes de diverses
nationalités européennes , le personnel Rom met en confiance parents et
enfants..
Le personnel Rom vient de divers pays :Roumanie,
Macédonie.Diverses nationalités sont
présentes sur le terrain.
Il est important que ce personnel soit formellement qualifié ; ainsi
une jeune Romni a passé son certificat d’études et un jeune employé va passer
son certificat dans le cadre de l´institution
cette année.
Ces deux employés sont de bons
exemples de réussite pour les enfants.
L´institution accorde beaucoup d´importance à la qualification du personnel
Rom. Tous les médiateurs ou
aides-pédagogiques ont une formation professionnelle.
Le rythme/le niveau
Les cours du matin commencent à 9 heures. Même si pour l´Allemagne on
commence assez tard, la règle est de commencer à 8 heures, les enfants arrivent
souvent en retard ou peu à peu. Un système de récompense a été instauré pour
motiver les enfants à venir à l´heure. Une étoile pour la ponctualité, après 5
étoiles on peut avoir un cadeau “scolaire” , un réveil par exemple.
1.9:00- 10.15
récréation
2.10:30-11:45
récréation
3.12:00-13:00
13::00-13.30 cantine
13:30-14:00 conseil des enfants
14:00-17:00 Programme d´après-midi loisirs, projet, devoirs et soutien
scolaire.
Une certaine flexibilité est nécessaire dans l´accueil des enfants Roms.
Ainsi jusqu´à 70 enfants viennent par jour ¾ jours par semaine et qui lors des
fêtes familiales/des évènements culturels
s´absentent. Certains enfants ne viennent que 2 ou 3 mois le temps de
passage des familles dans la ville de Francfort.
Schaworalle est ouverte de 9:00 à 17 heures.
Le matin de 9:00 heures à 13 heures il
y a cinq groupes.
A 13 heures les enfants mangent à la cantine .
A 13:30 heures on commence avec les projets .
Il est important de donner aux enfants la possibilité d´être enfant , de
jouer, de faire du sport, de faire des sorties et naturellement pour ceux
d´entre d´eux qui fréquentent l´école du
quartier il y a un soutien scolaire.
Le jardin d’enfants /la maternelle pour les
enfants de 3-6 ans
Il y a une classe préparatoire pour les 6-7ans
qui n´ont jamais été au jardin d´enfants.
L´école primaire
C´est un groupe
hétérogène en âge et compétences de 30 enfants (classe 1-4) 4 ans de
primaire. Cette situation exige des cours très individualisés.
Un enseignant à temps complet, une enseignante
spécialisée à mi-temps et une aide-pédagogique Rom.
L´école moyenne pour les 11-13 ans. C´est un
groupe de 15 enfants
Il y a 2 pédagogues qui s´occupent de ce groupe.
L´école supérieure pour les 14-16 ans qui se préparent au certificat d´études
Pour se préparer au certificat d´études les
enfants apprennent aussi l´Anglais obligatoirement.
Ce groupe a aussi cours l´après-midi.
Quelle perspective après le certificat d´études?
Les plus assidus peuvent continuer l´école afin
d´avoir le niveau du BEPC (Realschulabschluß) et ensuite faire un BAC Pro, ils peuvent faire une section
professionnelle pendant un an pour devenIr mécanicien, vendeur, coiffeur. C´est
une décision qui concerne la famille, la famille décide aussi si la fille
continue à aller à l´école ou si elle se marie.
6.8. D´autres types de scolarisation des enfants
Sintes et Roms:
Les projets de Bad Hersfeld
/Darmstadt Eberstadt/Marburg
Les projets scolaires intiés à différentes dates
dans le Land Hessen ont le but d´intégrer les enfants Sintes et Roms et de les
garde dans le cursus scolaire normal.
Le principe est analogue au projet exemplaire de
Hambourg: Personnel Roms en collaboration avec des enseignants Non-roms,
Médiation (médiateurs et médiatrices Roms et Sintes, enseignement de la langue
Romani et accompagnement et soutien scolaire dans le but de créer une réussite
scolaire et d´éviter les “Förderschulen” – écoles d´enseignement spécialisées
ou les “ Sonderschulen”- écoles pour enfants handicapés.
La seconde ligne de développement est la
formation des enseignants en la
sensibilitaion pour la situation des Roms et Sintes en Europe “changer le
regard porté sur les enfants Roms” et faire connaitre la culture et l´histoire
des Tsiganes dans une intention d´interculturalité.
“Ziel ist also die Regelschule, in Ergänzung soll das Romsnes gefördert
werden (…)
Depuis 2005/2006 il existe un projet de soutien
pour améliorer la situation scolaire des enfants Sintes.[27]Deux écoles du
primaire prennent part à ce projet:
-Ernst-von-Hannack-Schule
-Friedrich-Fröbel-Schule
L´accord a été donné pour que le projet soit
poursuivi pendant l´année scoalire 2008/2009
Le médiateur Samson Lind membre du
secrétariat de l´association Roms-und
Sintes-Union crée le lien entre les familles Sintes et l´institution scolaire.
Il constate devant le journal Hersfelder Zeitung du 5.12.2006 que de nos jours
encore, ce sont les préjugés et les clichés qui caractérisent la relation aux
Roms et Sintes. La crainte, la peur et le manque de connaissance de l´autre
créent une situation d´impasse, de ghetto et de refus de l´un comme de l´autre.
Cette situation ne peut s´améliorer qu´avec une meilleure chance d´accéder à
l´égalité scolaire.
“Rassistische Vorurteile und
Klischees bestimmen auch heute noch den Umgang mit Sintes und
Roms.Diese sind in Regel Ausdruck von Ängsten,Unwissenheit und beiderseitiger
Abschottung.Dem kann langfristig nur durch verbesserte Bildungschancen begegnet
werden“[28]
Ce projet part
du constat suivant:
Tous les projets scolaires démarrés en 1970 ont
été un échec.
Les exemples de scolarisation à Hambourg, Berlin,
Francfort et en Hongrie montrent bien
depuis ce temps, qu´une réussite scolaire des enfants Roms ne peut se faire qu´avec la participation
active de ces mêmes parents.
Le projet consiste en cette médiation parents-Sintes
et institution et travail sur les représentations: Monsieur Samson Lind a
accepté de prendre ce rôle de médiateur qu´il a exercé déja dans le cadre de
l´association des Roms et Sintes.
Sa fonction.
-relation parents-écoles (relais-parents)
-réunion de parents d´élèves
-aide-pédagogique
-soutien scolaire l´après-midi
-enseignants-relais en cas de conflit
Pour la réussite de la médiation il est important
qu´il soit membre à part entière de
l´institution scolaire, que sa fonction et son rôle soit reconnus par
l´institution (école/administration/enseignants et par tous les parents)
Samson Lind est médiateur dans les deux écoles:
lundi à Friedrich-Fröbel-Schule et mardi et jeudi présent
Ernst-von-Harnack-Schule, le vendredi: préparation des interventions et réflexion
ou formation.
Qu´un médiateur Rom ou Sintes gitan soit présent
dans un établissement scolaire, qu´il soit membre intégral d´un corps
enseignant et qu´il donne même des cours
de Romani comme à Hambourg, c´est devenu
la règle de ces projets européens envers les familles Roms et Sintes.
La particularité du projet de Bad Hersfeld est le
travail sur les représentations des enseignants concernant les Roms et Sintes.
Il y a donc une nécessité pour les enseignants de
se former et de prendre conscience de leur posture sous la forme d´une
formation ayant pour thème:Histoire de la persécution des Roms et
Sintes./Introduction à la réalité de l´antitziganisme). Ces formations sont
assurées par un chercheur Udo Engbring-Romang.
Les buts recherchés ne peuvent pas être
l´amélioration à court terme des résultats scolaires des enfants mais d´établir
un lien de confiance avec les parents Roms et Sintes, de réduire le taux d´absentéisme et de faire
comprendre la nécessité de règles et de structures stables (ponctualité-retard)
Un premier bilan de ce projet est positif:
Les parents ont accepté le médiateur, ils
reconnaissent en lieu une personne fiable et serviable. Le médiateur est
présent dans la salle des enseignants, les enseignants reconnaissent et
acceptent sa compétence.
Le taux d´absentéisme a reculé et les compétences
des enfants ont augmenté au niveau des apprentissages préscolaires ( une plus
maturité scolaire) grâce au jardin d´enfants (maternelle) et un an de
préscolarisation (1 année préparatoire à l´école), on thématise les déficits
linguistiques (divergence entre la faculté de lecture et la compréhension)
c´est-à-dire déchiffrer les mots et en comprendre le sens.
Les parents Sintes espèrent un soutien scolaire
pour leurs enfants.
On constate que le projet pour l´amélioration des
résultats scolaires demandent du temps, c´est un projet à long terme de la
maternelle en passant par l´école primaire jusqu´au passage au cycle
secondaire.
La continuité et la persévérance sont des
éléments importants dans le lien de confiance aux parents Roms et Sintes car
cette confiance leur a été refusée pendants des siècles.
Le projet de Bad Hersfeld a fait ses premiers pas:
il s´agit de continuer et d´assumer ce projet jusqu´à un niveau de formation
professionnelle, il demande un accompagnement personnel continu.
Le rôle de la langue primaire et la situation de
bilinguisme exigent des réponses pédagogiques. De même la transmission de
l´histoire des peuples Roms et Sintes, de la persécution mais aussi le
développement du matériel pédagogique concernant ces deux problématiques.[29]
La plupart des parents espèrent que leurs enfants
auront un brevet d´études (BEPC)
Une Sinteszza travaille comme médiatrice dans ce
projet.elle crée le contact entre les parents et l´institution scolaire. Elle
instaure la confiance.
La particularité de ce projet est le niveau de
réflexion :
Les enseignants recherchent plus d´informations sur la culture et
l´histoire des Sintes.
-Orientation professionnelle après la classe
finale
-Donner aux adolescents une identité culturelle
positive pour le développement de leur personnalité
-Enseignement de la langue primaire “Romani”/renforcement
de l´apprentissage de la langue dominante :Allemand
-Recherche de nouvelles formes d´expression culturelle
pour assumer le dialogue/le contact avec la société dominante par exemple
nouvelles expressions musicales à travers l´organisation d´expositions mais
aussi de spectacles culturels.
Les points forts des projets scolaires dans le Land Hessen concernant aussi
bien les enfants Sintes allemands (minorité nationale) que les enfants Roms de
Roumanie sont les suivants:
-Respect de la culture des Sintes et Roms et valorisation
-Enseignement de la langue Romani
-Intégration dans le système scolaire
de règle (Regelschule)
-Exception/Dérogation est le projet Schaworalle correspondant à une demande
particulière
-Travail dans des équipes de Roms et Non-Roms
-Travail de médiation
-Formation des enseignants (Histoire et Culture des peuples Roms)
-Développement de nouvelles formes artististiques pour communiquer avec la
société dominante
-Engagement politique des Sintes et Roms pour la reconnaissance du
samudaripen
-Forte prise de conscience politique :Engagement pour la reconnaissance en
tant que minorité nationale dans les constitutions des différents Länder
-Prise de la nécessité d ´une
scolarisation “ normale” pour leurs enfants
-Développement de projet d´insertion professionnelle-Prise en charge au
delà de l´obligation scolaire.
-Travail renforcé sur les „stéréotypes“ et les „clichés” concernant les Sintes
et Roms.
Conclusions
La Convention Européenne signée par l´Allemagne
en 1998 et par la France prescrit la
protection des minorités nationales et la nécessité de créer des projets
scolaires pour la réussite scolaire des enfants Roms et Sintes, notamment dans
le cadre de la décade Rom 2005-2015.
Avant cette date historique
et depuis cette date de nombreux projets ont été mis en place pour favoriser la réussite scolarisation des
enfants Roms et Sintes et Gitans!
Ces projets ont le plus souvent un caractère expérimental.
Tous ces projets partent du constat
suivant:
Sans le soutien et la participation des parents Gitans, Roms ou Sintes, ils
sont voués à l´échec.
Le projet “LA Miranda” est un projet
pragmatique assez jeune “2006” qui répond à la nécessité immédiate de
lutter contre l´absentéisme qui avait atteint un paroxysme en 2005/2006, mais
aussi de “produire” la réussite scolaire.
Tous les dispositifs mis en place tendent vers l´augmentation en chiffres
de la présence des enfants et vers l´amélioration des résultats scolaires,
c´est-à-dire créer des exemples de réussite scolaire et soutenir les enfants
les plus réguliers.
C´est un but qui est bien dans la vision de l´école républicaine Française: mener les enfants le
plus vite possible vers le système scolaire dominant.
Pour atteindre ces buts: des classes de fréquentation ont été mises en
place :Décloissonnement des cours/différenciation/initiation du dialogue
avec les parents pour regagner leur confiance/reconnaissance de l´importance de
la préscolarisation (la maternelle fait partie du projet).
De nombreux moyens notamment humains ont été accordés pour favoriser la
réussite du projet:
Equipe pédagogique pludisciplinaire aux compétences croisées, 1 enseignant
1 aide-pédagogique par classe, divers intervenants en sport, musique et
sciences de la vie.des parents-relais, du personnel gitan (aide-pédagogiques,
parents-relais),une directrice déchargée de cours et un “coaching” facultatif.
Déjà ce projet porte des fruits (augmentation de la presence - amélioration
des résultats scolaires)[31]. Le label ZEP dit clairement que ce sont
encore des enfants en grandes difficultés scolaires qui ont besoin d´un soutien
scolaire.
Les parents Gtans sont satisfaits du travail de la nouvelle équipe
pédagogique et de l´engagement de la directrice. Ils se sentent acceptés!
L´expression de la reconnaissance de ce travail est la participation à la fête
dans le quartier Saint-Jacques où l´équipe des enseignants et l´école se profilent
comme le lieu-refuge de la culture Gitane
En comparaison avec les projets de Hambourg et du Land Hessen , il me
semblerait que le projet doit encore se développer dans diverses directions.
La non-mixité reste un problème majeur, les enfants ont besoin d´esprit de
compétition pour développer leurs compétences et leurs facultés linguistiques
aussi bien en Catalan Gitan qu´en Français.aucune réflexion n´est faite
concernant la langue Romani.
Les représentations concernant la population gitane de Perpignan sont
plutôt négatives: ceci correspondrait aussi à une tendance dominante dans la
communauté gitane: refus de la mixité.
Il faudrait améliorer ou initier le
dialogue avec la société dominante.
Les premiers pas ont été faits .Des parents gitans et des représentants de
la communauté gitane ensemble avec les
représentants de la société dominante ont pris part à une conférence sur la scolarisation des
enfants gitans[32] à Montpellier et ont présenté le film
“Regards croisés sur la scolarisation des enfants gitans”, des Gitans ont pris
place sur le podium à côté des différents représentants spécialistes de la
question.(Préfecture de Perpignan, ville de Perpignan,Enseignants)
Tous les projets ne prennent compte
que d´une partie de la thématique: Il n´y a pas un chemin mais plusieurs:
Une école et un enseignement qui s´orientent vers l´histoire et la culture
des Roms ne sont possibles que si les
Roms accèdent à ce savoir. Aussi longtemps que la communauté n´a pas de membres
capables de transmettre l´histoire et la culture des Roms , toutes les mesures
concernant la scolarisation et la sauvegarde de l´identité des Gitans, Roms et
Sintes resteront lettres mortes.
Comme l´exemple des écoles allemandes le montre bien, il est possible de
préserver l´identité des Roms et Sintes en enseignant la langue Romani. Depuis
1997 on enseigne le Romani en Autriche, avec l´aide de l´institut linguistique
de Graz, le Romani fut resconstruit.
A Perpignan on pourrait enseigner le Catalan gitan, le Kaló étant
fragmentaire, et enfin tenir compte de la situation de bilinguisme - le
Français étant la langue dominante.
L´argument “ on n´est pas formés pour enseigner à des enfants Gitans” n´a
aucun poids puisque la plupart des enseignants dans ce domaine se sont formés “
sur le tas.
La scolarisation des enfants Roms et Sintes (Gitans) pose encore beaucoup de problèmes. Pour cela
il y a une complexité de raisons
-historique: exclusion et persécution depuis des générations , des siècles,
l´antitsiganisme est toujours virulent
- les Roms et Gitans se retrouvent au ban de la
société , dans la périphérie, ils vivent pour la plupart dans une grande
précarité.
-Il manque des enseignants qualifíés pour un dialogue
interculturel qui tienne compte de la différence et non des déficits.
--les enfants ont une première socialisation (famille et pays d´origine)
enseignement dans la langue d´origine et dans la langue secondaire. Avoir une
autre culture est une richesse et non pas un handicap
Revendication de formation pour des enseignants motives:
-l´innovation pédagogique tient de la formation et de la qualification des
enseignants.
-la formation est importante pour les méthodes pédagogiques et pour le
matériel pédagogique.
Le meilleur matériel n´est cependant rien quand le pédagogue n´est pas bon:
-qualification supplémentaire pour enseigner à des enfants Roms et Sintes.
-une politique cohérente dans le domaine scolaire concernant les enfants
Tsiganes manque
-les enseignants sont prêts à se qualifier , ils disent eux-mêmes qu´ils ne
sont pas suffisamment formés.
Ils doivent développer des qualités particulières:
La confrontation avec la culture Rom
pourrait la valoriser et ainsi aider à lutter contre les préjugés .
L´institution scolaire en France est considérée comme une voie d´accès à l´universalité
des savoirs et de la culture et nécessitant la mise entre parenthèses des
appartenances et des particularismes.
On construit l´égalité des chances à partir d´un traitement égalitariste et
universalisant
But: construire une personnalité de type laïc, universaliste et
égalitariste, développement des capacités critiques du sujet.
Leitmotiv: traiter tous les élèves de la même manière !
La conception de la scolarisation des enfants Gitans en France et des
enfants Roms en Allemagne diverge - les Allemands sont conscients de leur
responsabilité historique dans le samudaripen[33].
La France vit encore du mythe d´un pays de la liberté, égalité,
fraternité ; elle n´a pas encore pris totalement conscience du passé
colonial[34] et du rôle dévasteur qu´elle a joué en
acculturant tous les indigènes des colonies.
.
C´est paradoxalement dans les anciens pays socialistes [35]que l´intégration des Roms et Sintes s´est
le mieux réalisée: meilleure scolarisation, meilleure formation professionnelle
et meilleure intégration sociale.-réussite universitaire. En Hongrie il existe
un lycée Mahatma Gandhi pour la culture tsigane
Krause Mareile dans son oeuvre Verfolgung und Erziehung[36] évoque le rôle de l´école comme
instrument de domination..
En effet l´école et l´éducation ont toujours servi à toutes les époques
comme instruments des dominateurs pour asservir, “acculturer”, “assimiler” les
minorités et comme moyen de pression d´acculturation et d´aliénation.
Encore aujourd´hui la scolarisation
des enfants Roms et Sintes, des enfants Gitans fait couler beaucoup d´encre: un
vaste champ d´exploration. Elle pose le problème fondamental de la liberté et
de l´altruité!
Bibliographie
1.Duru-Bellat,Agnès Van Zanten: sociologie de l´école 1999
2.Thin Daniel:Quartier populaire l´ecole et les familles 1998
3.Dubet François,Martucelli Danilo: A l´école 1996
4.Barreau Jean-michel(coordination) :Dictionnaire des inégalités scolaires
2007
5.Dubet François:faits d´école 2008
6.Audet Claudine,Saint-Pierre Diane(sous la direction de):Ecole et
culture-des liens à tisser
7.Verhoeren Marie:Ecole et diversité culturelle-regards croisés sur
l´expérience des jeunes
issus
de l´immigration.2002
8.Boudon Raymond,Cuin Charles-Henri,Massot Alain: l´axiomatique de
l´inégalité des
des
chances
9.Barrère Anne,Sembel Nicolas:Sociologie de l´école 1998
10.Bourdieu Pierre, Passeron J-C:les héritiers
11.Bourdieu Pierre:La reproduction.Elements pour une théoriedu système
d´enseignement
1970
12.Charlot B.,Bauthier E.,Rochex j-Y
:Ecole et savoirs dans les banlieues et ailleurs
13.Coulon A: Ethnométhodologie et éducation 1993
14.Bautier,Bernstein;Bourdieu:Les sociologues,l´école et la transmission
des savoirs
15.DerouetJ-l (direction) :L´école dans plusieurs mondes 2000
16.Le livre des Gitans de Perpignan 2003
17.Jean-Pierre Liégeois:Roms en Europe 2007
18:Eberstadt Fernanda:le chant des Gitans 2007
19.Tarrius,alain:fin de siècle incertaine à Perpignan 1999
20.Thellier Elsa,Konaré Binty:Les camps du Sud de la France.Master
2”Théorie et pratique des droits de l´homme” Université de Pierre Mendès-France
Grenoble 2007
21.Gruev Radoslav:Discrimination et camp de Rivesaltes (1941-1941)
exclure,gérer,s´en débarasser...Intervention dans le cadre du D:U egalité des
chances et discrimination,18,12,2008
23.Diverses articles de L´indépendant du 31.5.2005-7.6.2005 les émeutes à
Perpignan.Assassinat de deux maghrébins Bey Bachir et DrissGhaib.
24.Escudero Jean-Paul:Les Gitans catalans et leur langue-une étude réalisée
à Perpignan 2004
25:Fonseca Isabel:Enterez-moi debout- l´odysée des Tsiganes 1995
26.Humeau Jean-Baptiste:Tsiganes en France.De l´assignation au droit
d´habiter 1995
27.István Józsa:Geschichte
und Gegenwart der Zigeuner in
Deutschland und Ungarn 2001
28.Engbring-Romsng Udo:
Zigeunerbilder in Schulen
29.Marburger Bausteine
30.Schaworalle Jahresbericht 2005
31.Krause Mareile: Verfolgung
durch Erziehung Hamburg 1991
32.Krause Mareile:Hamburger
Modell –Regionalunterstützung des Schulbesuchs von Roms-und-Sintes –Kindern
Oktober 2006
33.Krause,Mareile:Schule ist wie
der Beginn eines neuen Tages DVD
Meyer Beate:Die Verfolgung und
Ermordung der Hamburger Juden 1933-1945
FHH 2006
34.In den Tod geschickt:die
Deportation von Juden ,Roms und Sintes aus Hamburg 1940-1945 FHH 2009
35.Ville-Ecole intégration numéro
115 décembre 1998
36:Calvet Jean-Louis :La guerre des langues 1999
37:La préscolarisation comme médiation culturelle.Fédération nationale des
Francas/Lares Recherche-action
38.Projet d´animation globale Centre social Saint-Jacques 2006-2009
39.Ecole et culture –des liens à tisser
40.Inchanopé Paul:La place et le rôle des arts à l´école
41.L´écrit et le parlé In:Place et le rôle des arts à l´école (Jean Proulx
42.Institut de recherche pédagogique:Approches interculturelles septembre
2007
43. Fréquentation, Ecole élémentaire La Miranda 2007-2008 (Documents
fournis par l’Inspection académique)
[1]
les actions éducatives de la ville de Perpignan : usage exclusif de la langue
catalane dans les familles p.4
[2]
dans l´Espagne du 16.siècle tout Gitan surpris en train de parler sa langue
maternelle-le romani-était puni de mutilationCe qui explique que le romani se
transforme en kalò un idiome plus espagnol que romani,.suite à différentes
adaptations le kalò n´est plus parlé que par les tìos, les gitans de Perpignan
parlent un catalan gitan,un mélange de gitan et de catalan roussillonais.
[3]
nomades non par culture mais par nécessité,chassés, ils ont fui la violence et
la discriminationRepoussés ils ont dû développer des moyens de substance
adaptés à ce genre de vie:saisonniers agricoles,vannerie,chaudronnier,
voyance,petit commerce ambulant.Des métiers compatibles avec la mobilité.
Aujourd´hui ce mode de vie est
un Droit de l´Homme.
[4]
Calvet Jean Louis:la guerre des langues 1999
le catalan en tant que langue grégaire définition.
[5]
Le livre des Catalans Gitans de Perpignan 2003 p.57-59.Depuis la commission
pour la standardisation de la langue romani (1990) a le but d´instaurer une
langue internationale unifiée et de créer un alphabet commun,une méthode
d´apprentissage est parue en 1994
[6]
idem p.59
[7]
Liégeois Jean-Pierre:Roms en Europe 2007 p.191
[8]
idem p.192 l´auteur parle d´ethnocide
[9] idem p.193
[10] In den Tod geschickt.die Deportationen von Juden,Roma
und Sinti aus Hamburg 1940 bis 1945
Freie
und Hansestadt Hamburg 2009
[11] Meyer Beate:Die Verfolgung und Ermordung der Hamburger
Juden 1933-1945 Freie und Hansestadt Hamburg 2006
[12]
Dr Udo Engbring-Romang e-mail de mai
2009: „ En outre des Friesons,Danois et Sorbes ,les Sinti et Roms Allemands
sont reconnue en tant que 4.minorité nationale depuis 1998.(…) Monsieur Weiss
veut certainement dire que les Sinti et Roms Allemands –au contraire des
Friesons et Danois- ne sont pas pris en considération par la Constitution du
Land Schleswig-Holstein et que même les Sorbes en Allemagne de l´Est (Saxe et Brandenbourg) sont dans une
meilleure posture que les Sinti et Roms.Seul le Land Rhénanie-Pfalz a signé une
convention avec les Sinti et les Roms.“
[13]
Des parents Sinti aux Pays-Bas (Best) ont crée une école pour les enfants qui
ont échoué à l´école.
Ce sont des adolescents qui
apprennent dans des projets ce qu´ils veulent ,chanter en anglais faire un
CD.L´intérêt des adolescents déterminent
le contenu du cours.Ils peuvent
apprendre un métier, comme celui de cuisinier par exemple. Certains adultes
Sinti ont appris à lire et écrire pour pouvoir passer le permis de conducteur
de camions.
[14] Schule ist wie der Beginn eines neuen Tages-L´école
c´est comme l´aube d´un nouveau jour.
[15] Krause Mareile:Hamburger Modell-regionale Unterstützung
des Schulbesuchs von Roma-und-Sinti-
Kindern
-Oktober 2006 Professeur à l´université de HH et à l´IL Institut für
Lehrerfortbildung
(IUFM de HH)
[16]
Knudsen Marco Rebus:Rased les enfants Roma et Sinti se retrouvent en grande
majorité dans des écoles spécialisées Sonderschule-Förderschule ou dans des
écoles „ghettos“ comme dans le quartier Wilhelmsburg. Knudsen Maco est
enseignant spécialisé au REBUS.
[17]
Ville Ecole Intégration n° 115 Décembre 1998
[18]
Die Lehrerinnen und Lehrer dieser Muttersprachen stehen den Eltern als Ansprechpartner zur Verfügung-Brochure de
l´école primaire Sankt-pauli (=les enseignants des diverses langues sont aussi
médiateurs et établissent le lien aux parents)
[19] CLIS Classes d´Intégration scolaire
[20] „Alle türkischen ,serbo.kroatischen und Romakinder
erhalten nebem dem Deutschunterricht auch Unterricht in ihrer Erstsprache“ Brochure de l´école Carsten-Rehder-Str.
[21]
Karola une assoiciation pour aider les femmes Roms et Sintès dans leurs
démarches administratives qui donne aussi des cours d´alphabétisation.
[22] Sabine Ernst,directrice de Schaworalle
Francfort/Main 26.3.02 après son voyage à Thessaloniki (2007)-visite des
baraques Agia Sofia en Grèce.
[23]
Dire que les femmes sont rusées pour se procurer de l´argent de l´état et
qu´elles connaissent leur droit ,c´est se placer dans la même idéologie qui les
enferment dans le „ghetto et dans ce cercle vicieux:échec scolaire,la rue,la
mendicité, l´aide sociale. Se poser la question de l´insertion professionnelle
et de la formation est un grand pas vers l´autonomie, c´est aller plus
loin et rompre ce cercle et ne plus les enfermer dans ce “cercle”
[24]
Schaworalle Jahresbericht 2005?
[25]
Le Romani est une seule et même langue
(de la Russie à la Grèce) dans laquelle les Roms peuvent communiquer entre
eux.Depuis 1990 le Romani dispose d´une écriture commune.Dans certains pays
comme la Roumanie il est enseigné à l´école et en France l´INALCO dispense une
formation complète en langue et civilisation des Roms. Le mot Rom vient du
sanskrit –siginife l´artisan l´artitste
celui qui crée de son esprit et de ses mains.
Roumanie-le roumain vient de
Rome 30 millions de Roumains ,c´est une langue néolatine. (Cf.Internet :la voix
des rroms)
[26]
Dr Udo Engbring-Romang /traduction: le but est de garder les enfants dans des
écoles „normales“, on y ajoute l´apprentissage de la langue romani (...)
soutien pour avoir un niveau scolaire
standard.
[27]
Les Sintes sont les „Gitans“ allemands qui depuis 6 siècles résident en
Allemagne centrale (La région de Hessen)
[28] Lind Samson-médiateur roma undsinti union in
hessen -devant le journal hersfelder
Zeitung du 5.12.2006
[29] Engbring-Romang Udo: Zigeunerbilder in Schulen vient de
paraître dans la région Hessen
[30] Marburger Bausteine
[32]
Journée d´étude interrégionale.scoalrisation,éducation et familles d´origine
gitane des quarteirs populaires „Norme(s) et Identité(s) Mercredi 4 Mars 2009
[33] István Józsa:Geschichte und Gegenwart der Zigeuner in
Deutschland und in Ungarn-Studienarbeit 2001
[34]
glorification du passé colonial dans les textes officiels- la colonisation
a des côtés positifs:la culture
[35] Zimmermann
Michael:Zigeunerpolitik im Stalinismus,im „realen Sozialismus“ und unter
dem Nationalsozialismus. Université
Mannheim 1997
[36] Krause Mareile:Verfolgung durch Erziehung Hamburg 1991